Allude Timide
Nombre de messages : 63 Age : 37 Art(s) pratiqué(s) : Dessin, écriture, musique à l'occasion Date d'inscription : 20/04/2007
| Sujet: Le Jardin Sans Sommeil Lun 27 Aoû - 4:29 | |
| Derrnièrement j'ai écrit une nouvelle pour un appel à texte. Je vous laisse découvrir par vous mêmes le début Il me reste encore quelques modifications à apporter Bonne lecture " Non ! il n'est plus de minutes, il n'est plus de secondes ! le temps a disparu ; c'est l'éternité qui règne, une éternité de délices !" L'invitation au voyage, Baudelaire Vous autres ! Cessez ce jeu de funambule avec mon esprit ! Même les araignées ont de plus belles toiles que celles, aussi piégées, qui m'emprisonnent ! Pourquoi me pourchassez-vous ? Pour quelle folie, me retenez-vous ? Pourquoi se taisent mes cris dans la terreur fatiguée de votre peur ?
Pas empoisonnés que vous libérez sur mes traces ! Laissez-moi en paix ! Ce n'est pas la mort qui frappe l'Homme ce soir ... C'est vous qui me frappez ! Pourquoi avez-vous fermés toutes les portes ?! Laissez-moi sortir ! Je crois que l'Homme est devenu fou. Je ne peux m'échapper de cet endroit. Je suis prise dans une toile, que les mensonges du tisserant rendent plus dure à supporter. Je ne décide plus de rien.
Pourquoi ces sangles ? Pourquoi ces portes closes ? Je ne veux abandonner . Lâchez- moi ! Tout ici n'est que vent et tempêtes ! Laissez -moi partir ! A chacun de mes pas, trainés de noir dans ces terres de là-bas, coulent l'amertume et le regret. Seule, si loin de toi, déjà partie. Je sais pourtant ce que je vais y chercher. Si je te l'avais dit, serais-tu restée ? Même la neige ne pouvait recouvrir ton passage. Un silence terne et magnifique, surmonté par une brise légère. Est-ce ainsi que tu me guidais ?
Dans mes souvenirs je fuis un voile de sang qui se répand, éparse, entre mes doigts brisés par ta rage. Rien de si froid ne pouvait me permettre de te regarder partir. Perdue, j'ai marché. Et je marche encore. Vers toi. Peut-être. Je continue mon chemin, ballade sans fin dans les cordes d'un violon grinçant. Mais pour eux, qui me regardent en cet instant, je suis immobile. Déjà oubliée, après la distraction de la compassion ; déjà plus qu'une larme, sur des joues qui s'en vont. Sans vie.
Je sens le vent froid qui de ma chair s'est éprit. La solitude de mes pensées, ronge ma volonté, amante salutaire de mon voyage vers toi. Les souvenirs tranquiles, mon histoire sans fin commence ses nouvelles pages.
Le ciel rougit soudain au dessus de moi... Papillons frivoles qui s'échappent de mon voile noir. Insectes dévorant mes dentelles déchirées, l'oubli vorace avale ma mémoire. Mes yeux se ferment sur la rancoeur de ton départ. Mes poingts se serrent dans l'absinthe passionée.
Et je rampe. Et je rampe sur le blanc du sol. Je sais que tu es là. Dans mes mains est couché le sang de ta mémoire. Je ne peux plus voir ton sourire, depuis longtemps si ternit. Autour de moi, c'est le manifeste du regret qui s'écrit sur les pierres tremblantes d'un lieu dénudé et à visage découvert. Juste tombeau du silence.
Comment oublié l'espoir de ce jour ? Juste en sécurité, allongée dans les ailes silencieuses qui t'on déjà emportée. Entends-tu les pas rapides qui s'approchent de nous ?
Je vois plus que la neige qui se déplace. Le vide des floccons me transporte. Le monde m'a avilit. Celui-là même qui m'a donné la vie. Mon corps s' avachit. Mes jambes fléchissent. Mes pieds s'engourdissent. Ma chair rougie. Et tout mon être cri. Je hurle le silence, je hurle la douleur, mais je ne ressens que l'abandon et l'oubli.
Enfant aux ailes scalpées, âme dammée parmi la peur, je erre sans but dans la neige froide et désespérée. Je perds l'ardeur, je perds l'espoir de te revoir. Mais je garde l'envie de te toucher à nouveau.
A bas cet anathème qui à ruiné notre souffle ! Puisqu'il nous est impossible ici de tomber plus bas que la vie, de fléchir et de partir, alors je resterais...tout en partant à tes côtés.
Vent aux subtils acides, piments amères et adorables, tu es l'appât qui aiguise ce qui reste de mes sens. Lance moi l'amarre ! Je t'offre mon âme. Ton nom se grave sur mes cassures. Je rêve de tes cendres sur mes blessures. Je veux être ce que tu veux mais je t'en supplie emmène-moi. Loin de tout. Loin de rien, loin des miens.
Je veux quérir le silence, je veux ton existence... Donne moi le courage qui t'a ammené en cet endroit. Apporte moi un peu de joie... Reste à mes côtés avant de partir. Je vois ton être partout sur les murs : sang éclatés, corps explosés, âmes brisées, et espoirs endeuillés. Mais toi qui est partie en me laissant ici, tu ne fais que mimer un courant d'air. J'ai froid mais je ne peux te toucher, ni t'effleurer. Ma peau se sent frémir, mon âme ne peut te saisir. Je veux m'envoler.
Sauter dans tes ailes, oublié le quai du départ, oublié l'arrivée, juste observé le voyage... Je rêve de voler ton visage, de partir sage. Etendue dans l'agonie, je cherche désespérément ton regard fermé. Je ne veux pas cesser de te chercher. Mon esprit ne s'endormira pas tant qu'il ne t'aura pas atteinte. Peux tu entendre mes cris ? Je crache une rage voilée.
Je m'éffondre sur la neige, de mon sang, asoiffée. Les pas voilés, je dois partir. Mon corps dans la dentelle, se déchire. On me traîne ! On m'emmène ? !
Où m'emportez-vous ?! Laissez-moi ici ! Reposez-moi au coeur de cette terre immaculée ! Tu es déjà loin, toi, n'est-ce pas ? Ne me retenez-pas ! Je veux partir ! Laissez-moi passer ces portes sans jamais les refermer. Laissez-moi la retrouver Elle ! Laissez-moi mourir !
Je sens vos mains, serpents rampants sur ma peau ! Je sens votre rage emprisonner ma colère ! Je sens mes mains se geler... Je sens ma gorge enfler. Je ne peux plus rien dire... Je sens le clocher s'éffondrer... J'entends le glas, lent et monotone, descendre les marches lentement vers moi. Pourquoi me retenez-vous ?! Que je m'éfondre ou non, vous ne m'entendrez plus hurler. Que je vive ou non, vous ne me verrez plus ressentir. Que je dorme ou pas, c'est à toi seule que j'irais. Donne moi le fruit qui ouvrira le jardin... Je désespère de la lenteur de mon départ... Le nautonnier a-t-il oublié de venir me chercher ?
Entends-tu mon agonie, mon esprit ? ! Résonne à l'écho de ma douleur. Excauce mon souhait ! Que cesse ta résignation ! Que cesse ta guerre ! Feme lla force que tu me transmets. Va-t-en !
La glace craque sous mes pas lourds. Mon reflet ainsi se brise. Je vais atteindre l'autre rive. Je veux sentir dans mes mains, le dernier grain de pluie... Je veux saisir, le ton de ta voix... Je ne veux pas te laisser partir, toi ! Tes lèvres s'éloignent de moi quand le froid me glace. Ton visage, dans les fleurs fanées du marbre, s'éfface... Ma souffrance se ralentit.
Ma voix se ternit. Mon ombre fond dans la masse... Se répand le son de mon agonie. Pourquoi me retenir ? ! Pourquoi m'empêcher de partir ?! Si c'est pour me garder attachée, laisser moi m'envoler. Je ne regarde plus l'oubli... Je perds la tâche de vivre. Je perds le ruban de mes souvenirs. Je te perds toi.
Quand aurais-je fini de te courir après ? Quad pourrais-je enfin t'atteindre ? Je n'ai plus de rage pour t'empêcher de me torturer ainsi. Je ne sens plus le parfum des roses envolées, sur les troncs des arbres, à mes pieds. Mon esprit, je te le demande, à genoux. Aie pitié de moi, accorde moi le peu de force qu'il me reste pour continuer d'avancer vers elle.
Bléssée, lentement dans l'oubli, je m'éffondre. Les couleurs disparaissent. Perdre doucement la vie, je me noie dans les souvenirs qui se dissipent. Je regarde les nuages continuer sans moi. Je sens des soupçons d'âme qui se réveillent dans mes bras... Je répète le même geste sans cesse, même si la pluie tombe fort, le rouge au sang de mes veines, reste à battre encore. | |
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